Berceau de la vie il y a quatre milliards d’années, la mer est aujourd’hui un territoire connu et balisé par l’homme. Pourvoyeuse de ressources, régulatrice du climat, elle est au cœur de nos préoccupations dans des domaines aussi variés que l’économie, la géopolitique ou l’écologie. Pourtant, l’océan est longtemps resté un univers insondable, régi par des mécanismes mystérieux et peuplé d’animaux fantastiques. Le savoir pratique développé par les premiers navigateurs se borne aux eaux de surface : dès l’Antiquité, les marins parcourent les zones côtières avant de s’aventurer au large à l’époque des « grandes découvertes ».
Il faut attendre la seconde moitié du XIXème siècle pour que l’océanographie prenne son essor. Ses pères fondateurs répertorient, précisent et complètent les savoirs accumulés. Surtout, ils pénètrent enfin les profondeurs, que les progrès techniques rendent peu à peu accessibles. La recherche ne cesse dès lors de se développer, à la confluence de plusieurs disciplines : dynamique, physique, chimie, géologie, biologie… Au sein d’organisations dédiées, les chercheurs disposent de moyens toujours plus perfectionnés au large, sur terre et même dans l’espace, où des satellites modélisent les phénomènes océaniques.
Peu à peu explorée et comprise, la mer renferme encore des secrets, qui laissent aux hommes de l’avenir de nouvelles contrées à étudier. C’est l’histoire de cette aventure scientifique et profondément humaine que nous raconte Patrick GEISTDOERFER, dans son ouvrage publié aux éditions Nouveau Monde, et qu’il se propose de nous exposer dans cette conférence.