Aliette GEISTDOERFER a présenté les conditions de vie et de travail des marins à la grande pêche de la morue à Terre-Neuve au 19ème siècle et au début du 20ème siècle.
La grande pêche est une histoire de Terre-Neuve. En effet, Saint-Pierre et Miquelon est un poste avancé pour les armateurs, une sècherie et un port d’hivernage. La grande pêche est aussi l’histoire des régions d’armement, la Bretagne et la Normandie. Mais c’est surtout, ce qui est moins connu et mal connu, l’historie de la vie des marins (en majorité des bretons) à bord, cette vie qui « a moins de valeur que la morue ».
L’intervention a montré comment et pourquoi des centaines de marins ont-ils été asservis par les armateurs, soutenus et protégés par des autorités politiques et religieuses ; par qui et comment ces marins ont-ils été défendus et quelles voix s’élevèrent pour tenter de modifier ces conditions de vie et de travail.
La modernisation de la pêche, avec l’armement de chalutiers morutiers au tout début du 20ème siècle, fut un progrès social et économique. Elle a en effet entraîné des changements de conditions de travail et de vie, et un bouleversement des relations socio-économiques entre armateurs et équipages, facilité par le contexte sociopolitique régional et national. A bord des chalutiers, les marins pêcheurs deviennent alors des travailleurs de la mer auxquels les armateurs doivent donner plus de valeur qu’aux cargaisons de poisson.