Couvrant 70% de la surface planétaire, les océans sont essentiels au maintien de la vie sur terre en exerçant une influence majeure sur le climat et l’atmosphère. La concentration du CO2 dans l’atmosphère causée par les activités anthropiques depuis plus de deux siècles entraîne une chaîne de dérèglements climatiques qui menace directement les équilibres écosystémiques que nous connaissons depuis toujours.
La modification rapide des habitats marins naturels (récifs coralliens, forêts de kelp, zoostères…) précipite la recomposition des populations marines à grande échelle et, partant, affecte les communautés humaines qui en dépendent.
Ces épreuves donnent néanmoins aux activités humaines les plus touchées par ces changements l’occasion d’expérimenter et de créer, afin de trouver les réponses les plus appropriées aux nouveaux défis qui se présentent. Ces réponses rencontrent parfois un certain succès et méritent d’être étudiées pour leur remarquable inventivité et la résilience avérée des activités humaines en mer malgré la violence des chocs subis. Dans d’autres circonstances, elles ne parviennent pas à infléchir la dégradation des milieux et à restaurer les activités économiques. La connaissance de leurs conditions d’apparition et les facteurs qui président à leur réussite suscitent un intérêt pour d’autres décideurs qui seraient confrontés aux mêmes aléas.
Une réflexion est proposée dans cette conférence sur le sujet de la résilience des socio-écosystèmes marins à partir d’un ouvrage récemment publié [Guillotreau P., Bundy A., Perry R.I. (2018), Global change in marine systems, Integrating societal and governing responses. Routledge, 330 p.] et de quelques cas d’étude, dont les pêcheries thonières de l’Océan Indien et l’ostréiculture en Baie de Bourgneuf.