Parler des hommes et des femmes qui ont fréquenté notre littoral par le passé, tel est l’objectif d’un archéomalacologue. Son matériel d’étude : la coquille découverte sur les sites archéologiques. Les plus anciens témoignages de la consommation de mollusques marins datent d’il y a 8 000 ans sur la côte atlantique française. Faut-il en conclure que l’Homme ne mangeait pas de coquillages avant cette période ? Certainement pas, d’autres sites plus anciens existent peut-être sous la mer ou sous les dunes.
Nous nous immergerons peu à peu dans l’enquête archéologique. Du terrain de fouille au laboratoire, nous verrons comment les observations faites sur les coquilles permettent au chercheur de savoir si elles ont été ramassées échouées mortes sur la plage ou collectées vivantes à marée basse. Quelles activités se cachent derrière les centaines d’espèces de mollusques marins identifiés sur les sites archéologiques ? Si certaines d’entre elles sont toujours d’actualité, d’autres ont été oubliées de notre patrimoine, telle l’extraction de colorant pourpre.
L’enquête nous permet alors de voir des hommes et des femmes lutter contre la marée pour ramasser le temps de la marée des milliers de coquillages qu’ils vont ensuite sacrifiés un à un pour obtenir du colorant. Nous verrons également que le concept « on ne mélange pas les torchons et les serviettes » peut s’appliquer dès la Préhistoire aux coquillages. Ainsi, au fil de la chronologie, quelques exemplaires dûment choisis permettront à l’Homme d’en faire les symboles d’un monde fantasmé.