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Les lundis de la mer – Regard croisé sur la gestion du thon rouge : d’une Convention internationale aux pratiques locales

Le 12.02.2018 - Station Ifremer de Lorient, 8 rue François Toullec - 18h30

Par Nastassia REYES, docteure en anthropologie de l’environnement, Muséum national d’histoire naturelle (MNHN) – Musée de l’Homme, UMR 7206 Ecoanthropologie et ethnobiologie. Correspondante pour la Direction des relations européennes et internationales du MNHN.

Suite aux pressions des ONG et aux recommandations des biologistes, le thon rouge (Thunnus thynnus) de l’Atlantique Est et de Méditerranée a fait l’objet, à partir de 2007, d’un Plan de reconstitution par la Commission Internationale de Conservation des Thonidés de l’Atlantique (désignée par le sigle anglais : ICCAT).
Cette recommandation en a fait l’une des activités halieutiques les plus contrôlées au monde et a eu pour conséquence de restreindre l’accès à cette ressource à seulement quelques pêcheurs. Sept ans plus tard, les résultats des évaluations scientifiques ont conclu à une hausse de la biomasse. La Commission internationale de l’ICCAT a alors décidé d’augmenter le niveau de capture autorisé.
L’analyse ethnographique menée à Palamós (Espagne), Sète (France) et Catane (Italie), ainsi qu’au sein d’une Convention internationale de gestion des pêches, a permis de recueillir les changements apportés par cette politique sur les pratiques des pêcheurs à la petite pêche. Les trois études de cas se rejoignent sur les principes de gestion internationaux. Elles diffèrent cependant sur l’importance culturelle locale de cette pêche et sur la répartition des quotas au niveau des juridictions nationales. De ces différents aspects nous montrerons, in fine, comment cette politique a contribué à reconfigurer la structure sociale et politique du groupe de pêcheur.