DCNS : Les EMR, un moteur pour l’exportation
Spécialiste de la construction navale militaire, le groupe DCNS joue de son savoir-faire pour se diversifier dans la transition énergétique, comme l’explique Frédéric Le Lidec, directeur des énergies marines. « Nous nous y sommes engagés il y a 5 ans avec comme idée de valoriser notre expérience historique en matière d’ingénierie, d’industrie et de maintenance. « Nous pouvons donc contribuer au développement des machines, à leur construction et à leur entretien. Nous pouvons aussi intervenir dans le domaine des équipements, telles les turbines. Enfin, nous nous positionnons aussi comme gestionnaires de grands projets. Par exemple, diriger un projet entier en liaison avec un énergéticien ».
Le groupe est actuellement engagé sur quatre modes énergétiques. Avec sa filiale Open Hydro, il recherche des développements notamment en Grande-Bretagne, au Canada et en France, avec une hydrolienne de 16 m de diamètre dont le prototype, « Arcouest », a été validé en 2014 près de Paimpol. « Nous sommes engagés dans l’équipement d’une ferme pilote de 1 MW avec deux machines, commandées par EDF et à installer en 2015 à Paimpol. C’est le préliminaire d’un programme de 14 MW et 7 hydroliennes de 2 MW de 16 m de diamètre, que nous conduisons avec EDF-EN, dans le cadre de l’appel à manifestation d’intérêt pour le site du Raz Blanchard près de Cherbourg ». Au Canada, DCNS a signé un accord avec la province de Nouvelle-Écosse pour une ferme pilote de 4 MW et deux machines. Le groupe est aussi engagé dans les îles anglo-normandes avec Alderney Renewable Energy pour installer une ferme de 300 MW, comprenant 150 hydroliennes de 2 MW.
Le deuxième mode est l’éolien flottant qui se développera à partir du futur site pilote de l’île de Groix (lire par ailleurs). « Avec un Américain, nous sommes dans les plus avancés sur cette technique ». DCNS conduit un projet de houlomoteur avec l’énergéticien finlandais Fortum. Il s’agirait d’expérimenter en baie d’Audierne la technologie « wave roller » qui repose sur des panneaux oscillants. Actuellement au stade de l’étude de faisabilité, le projet devrait offrir une puissance de 1,5 MW réalisée avec 5 machines.
DCNS est associé à l’énergéticien Akuo Energy dans un programme de développement de l’énergie thermique des mers (ETM), avec un projet de ferme pilote de 16 MW à installer au large de la Martinique en 2018. Sous le nom de Nemo (New Energy for Martinique and Overseas), il a été lauréat du fonds européen NER 300, qui lui ouvre un financement de 72 millions d’euros. »Cette technologie, qui repose sur une ressource permanente, convient à de nombreux pays, notamment les îles, où l’électricité est très chère car produite avec du fioul ».
Sur l’ensemble des techniques, DCNS se trouve au stade des premières expériences, qui n’ont pas encore d’impact sur son chiffre d’affaires. Mobilisé sur les projets nationaux, le groupe considère que les marchés principaux sont à l’exportation. D’ailleurs, le groupe vient de prendre pied au Chili où, avec l’italien Enel, il a remporté un appel d’offres pour la création d’un centre de formation en énergies marines.