Une caractéristique forte de la formation des marins réside dans l’obligation d’alterner des périodes de formation et des périodes de navigation. Seuls les brevets maritimes délivrés par l’Administration des Affaires Maritimes confèrent aux marins des prérogatives, c’est-à-dire le droit d’exercer des fonctions à bord des navires. Chacun de ces niveaux de responsabilités et de tâches correspond à un titre maritime, un certificat ou un diplôme qui est validé par un temps minimum d’embarquement. Associés au service « pont » ou au service « machine », ils dépendent étroitement du type, de la taille et de la puissance de navire.
Il existe par exemple pour les capitaines quatre niveaux de compétence :
- Capitaine 200 qui permet de commander les navires de jauge inférieure à 200 UMS (moins de 24 mètres environ);
- Capitaine 500 qui permet de commander les navires de jauge inférieure à 500 UMS ;
- Capitaine 3 000 qui permet de commander les navires de jauge inférieure à 3 000 UMS ;
- Capitaine (dit « illimité ») qui permet de commander les navires de jauge supérieure à 3 000 UMS, c’est-à-dire sans limite de taille.
La principale porte d’entrée au métier de marin reste la formation initiale est assurée au niveau de l’enseignement secondaire par les lycées professionnels maritimes (LPM). A l’échelon supérieur, l’Ecole Nationale Supérieure Maritime (ENSM) a pour mission de former les officiers de la marine marchande, mais aussi des ingénieurs dans les domaines des activités maritimes.
Chacun peut dès le plus jeune âge se préparer à devenir marin (à la pêche, au commerce ou à la plaisance professionnelle) en suivant une formation CAP de matelot en 2 ans. Il suffit pour cela d’avoir passé la classe de 5ème au collège et être âgé au minimum de 15 ans au 31 décembre de la première année du cursus. On peut également devenir marin en suivant un cursus de bac professionnel après une classe de 3ème :
- La spécialité Conduite et Gestion des Entreprises Maritimes (CGEM) spécialise le marin aux fonctions du pont avec comme objectif après expérience de devenir capitaine d’un navire.
- La spécialité Electromécanicien marine (EM) prépare le marin aux fonctions de la machine avec comme objectif après expérience de devenir chef mécanicien.
En 2014, deux brevets de technicien supérieur maritime ont été créés pour compléter l’offre de formation et faciliter l’accès à l’enseignement maritime supérieur. A côté du BTSM « maintenance des systèmes électro-navals », le BTSM « pêche et gestion de l’environnement marin » prépare en deux ans ses candidats à devenir des spécialistes de la règlementation et de l’observation des pêches. Capables de conduire des missions de collecte de paramètres océanographiques, d’étudier et de mettre au point des engins de pêche ou des techniques innovantes, ils seront appelés à participer à la lutte contre les pollutions et à la collecte des macro-déchets, comme à la caractérisation du milieu marin et des espèces océaniques.
L’autre porte d’entrée pour devenir marin est la formation continue. Elle est coordonnée au niveau de la région Bretagne par le Centre européen de formation continue maritime (CEFCM), groupement d’intérêt public fondé en 1998 qui emploie les ressources des quatre lycées maritimes du territoire. Le contenu des enseignements s’y déploie sous formes de modules distincts répondant aux besoins des stagiaires et des armements en matière d’obligations réglementaires mais aussi de compétences spécifiques.