Des générations de marins pêcheurs ont patiemment, « à l’aveugle », expérimenté et créé une multitude de techniques pour localiser et capturer diverses espèces sauvages (poissons, mollusques, crustacés …). L’aboutissement de leurs expérimentations « par tâtonnements » est étonnante ! Il est rare en effet de rencontrer des métiers où une telle démarche, véritablement scientifique, est été empruntée, sans pouvoir apprécier de « visu » les comportements de leurs inventions techniques. Physiciens, généticiens … font partie de ces métiers où l’on expérimente également à l’aveugle dans des univers lointains ou microscopiques ! Les techniques de pêches développées dans les profondeurs de la mer ont ainsi été validées au cours des siècles et il y a encore peu de temps, aux seuls résultats des captures remontées à bord des bateaux. N’est ce pas là exceptionnel ?
A l’heure des débats organisés depuis 1992 au sommet de Rio de Janeiro et particulièrement dans le cadre récent du Grenelle de la mer sur les capacités techniques de l’homme à interagir sur la biodiversité marine mais aussi mieux la connaître scientifiquement ; conditions de vie des espèces, environnement, pêches maritimes, démographie humaine, approvisionnement alimentaire, consommation, évaluation et gestion des ressources marines biologiques, développement durable … sont autant de sujets qui sont abordées.
Depuis des années, en effet, l’expertise des scientifiques et l’expérience des pêcheurs, situées à l’interface de variabilités naturelles, économiques et sociales, se rapprochent pour trouver des solutions visant à pêcher « mieux » pour satisfaire notre gourmandise.