Scapêche est l’un des principaux armements français armant des chalutiers pour pêcher sur les grands fonds, deux chalutiers de 46 mètres, trois de 33 mètres et un de 38 mètres. Les pratiques à bord sont labellisées « pêche responsable ». Son conseiller en technologie des pêches, François Théret, explique comment s’organise la pêche sur ces fonds situés entre 500 et 1 200 mètres à l’ouest de l’Écosse, pour capturer principalement le grenadier, le sabre noir et la lingue bleue.
« Soumis à des quotas très limitateurs, nous fixons à chaque bateau un tonnage par marée de 9 jours. Le navire commence sa campagne sur les grands fonds et, dès ce tonnage atteint, remonte sur les fonds de 2 à 400 mètres pour cibler des espèces comme le merlu, le lieu noir et la lotte. Cette organisation vise, pour des raisons commerciales, à étaler la consommation de nos droits sur toute l’année. Les quotas sont malheureusement en baisse alors que nos patrons et les scientifiques constatent que les rendements sont en nette augmentation, notamment pour la lingue et le sabre ».
« Les ONG qui nous accusent se basent sur la situation d’il y a une dizaine d’années, avant l’instauration d’une réglementation. Elles ne veulent pas en démordre. Aujourd’hui, l’accès à certaines zones est limité ou interdit. Nous ne fréquentons pas des zones comme celles des coraux, où se trouve aussi l’empereur, espèce désormais interdite. Nous ne travaillons que sur des fonds sédimentaires et nous n’allons plus dans les zones très au large ». Les prises accessoires ne représentent que 25 % des captures, composée à 90 % de mulet noir, poisson difficile à valoriser, car composé essentiellement d’eau.
« Nous craignons aussi l’interdiction du chalutage sur ces fonds. Certains pays européens ont testé la palangre, mais les résultats sont très variables selon les espèces et la faisabilité technique reste aléatoire ».
« On nous a reproché de consommer trop de carburant, 45 % du chiffre d’affaires, mais, en réalité, c’est 20 %. L’ouverture de nos chaluts aurait la taille d’un terrain de football, faux encore. Elle ne dépasse pas celle d’un terrain de volley-ball. Leur impact sur le fond est très faible : les diabolos, éléments situés à l’avant du chalut, apportent chacun un impact de 2,75 kg sur le fond, c’est-à-dire moins que le pied d’un enfant sur une plage ».